Chers Amapiens, bonjour et avant tout merci!
Merci de m’avoir permis, par votre soutien, de conserver la joie de travailler en gardant les valeurs qui me sont chères, en dépit d’une année bien difficile.
Voilà donc quelques nouvelles de la ferme et de ses occupants.
Après la période très dure vécue cet été, conjuguant fortes chaleurs et sécheresse (ce qui signifie moins de nourriture dans les prés), j’ai eu la chance de pouvoir pâturer des terres laissées à l’abandon depuis quelques années. Dans ces prairies un peu envahies de buissons, les chèvres (et leurs acolytes brebis laitières) se sont régalées et ont pu se refaire une santé.
Elles ont pu ainsi profiter de la saison jusqu’à la fin du mois d’octobre, qui nous a apporté un peu de neige (dix jours avant, c’était un incendie….! elles auront tout vu!)
A ce moment j’ai rentré les moins en état à la maison, les plus grassouillettes sont toujours dehors, et ne s’en portent pas plus mal (cependant, la pluie commençant a devenir fréquente, je pense les rentrer aussi bientôt)
A la chèvrerie, les premières mises-bas ont eu lieu, il s’agit de jeunes chèvres qui n’avaient pas encore produit et étaient dans le troupeau de brebis d’Elise, avec son bouc de race Rove ; les premiers cabris sont donc des croisements Rove x Alpin… j’espère ainsi augmenter la rusticité du troupeau (la Rove est une race du Sud de la France, élevée dans la tradition pastorale d’où une bonne aptitude à la marche et une grande résistance aux maladies).
Bon, pour le début je suis un peu déçue, les cabris sont beaux… mais ce sont des mâles! Enfin quelques (jolies) filles sont arrivées, après s’être faites désirer. Une deuxième vague de naissances se profile, je vois des ventres bien chargés de leurs surprises à venir.
Chez les brebis, une soixantaine d’agneaux a déjà rejoint la troupe, malgré le froid ils galopent bravement dans les prairies du val de Loire.
Quelques changements dans la conduite de la production
Bien sûr, on garde les spécificités de la ferme : chevreaux et chevrettes élevés naturellement sous les mères, pas de vente à l’engraisseur, droit à l’improductivité! Le pâturage reste la priorité alimentaire (cette année j’ai mis en place la traite en direct du pré, pour limiter les trajets lors des grandes chaleurs et ce sera sans doute pareil cette année).
Pour la partie aliments concentrés, j’ai remplacé la drèche de blé (qui constituait la moitié de la ration, l’autre étant la luzerne en granulés)par un mélange (tritical, avoine et pois) produit par un agriculteur chez qui nous nettoyons les cultures (des brebis et des chèvres à la place du Round-up, c’est bien); je suis satisfaite de ce changement (les bêtes aussi je crois) car travailler en local avec des aliments bruts est bien plus satisfaisant.
Concernant le parasitisme… qui m’a coûté très cher (à tous points de vue) cette année, je pense tourner la page de l’allopathie qui a montré ses limites et expérimenter d’autres voies. Je suis donc à la recherche de sainfoin en granulés pour remplacer une partie de ma luzerne (c’est une plante voisine, aux qualités nutritionnelles comparables et dotée de tanins puissants qui aident à la lutte contre les envahisseurs internes). Ce n’est pas facile étant donné la rareté du produit mais j’ai des pistes qui devraient se confirmer.
Voilà un petit résumé des mois passés et des orientations a venir….
Il me reste à vous présenter Lélia, nouvelle surveillante en chef des biquettes…
… et à vous remercier encore une fois
Prune et les chèvres
Cordova
Mille mercis à Prune pour ce compte rendu très instructif. Je salive à la perspective de déguster les fromages de la saison à venir…