Le réseau des AMAP d’Ile-de-France a adressé le message suivant à ses membres dont l’AMAP Montrouge.
Bonjour à toutes et tous,
Qu’est-ce qu’il se passe avec les agriculteur·rices ?
L’actualité met enfin l’agriculture au centre des discussions. Ça montait… Il était temps. La situation des paysan·nes en conventionnel comme en bio est insupportable : rémunération inexistante ou très faible, même en bio, endettement, conditions de travail déplorables, épuisement, mépris, isolement. Ce n’est pas vrai pour toutes les fermes, mais c’est vrai pour beaucoup. Donc cette mobilisation parle à tou·tes les paysan·nes, y compris ceux qui commercialisent en AMAP et en BIO. Une belle solidarité sectorielle !
Pourquoi là ? Pourquoi maintenant ?
Il y a d’abord la réalité des fermes du Sud-Ouest et du syndicalisme agricole d’Occitanie. Ils sont moteurs dans la mobilisation après une succession de crises d’une très grande violence depuis plusieurs années : grippe aviaire, MHE (maladie touchant les bovins), des aides PAC qui mettent trop temps à arriver, qui rémunèrent injustement la bio, un endettement qui se creuse, des contrôles accrus… et toujours, une bien trop faible rémunération.
Il y a ensuite cette « coagulation » de deux agendas politiques qui donne une immense visibilité au mouvement : les élections européennes en juin 2024 et ne l’oublions pas, les élections syndicales agricoles fin 2024. Cela n’explique pas tout évidemment, mais soyons bien lucides et repérons toutes les récupérations politiques grotesques qui sont en cours par des organisations politiques et syndicales, qui n’ont rien fait pour protéger les paysan·nes des conséquences de la compétitivité par les prix, quand ils le pouvaient.
Et enfin, des négociations commerciales sont en cours entre distributeurs et fournisseurs. Des négociations qui se termineront le 31 janvier 2024. De telles mobilisations pourraient mettre plus de pression à la grande distribution dont les pratiques ne sont presque pas contrôlées. Paysan·nes et consommateur·rices en sont les premières victimes.
Notre Réseau des AMAP dans tout ça ?
Le co-porte-parole du Mouvement des AMAP (MIRAMAP), Florent Sebban, était sur BFM hier soir pour réagir à ces discussions et rappeler quelques fondamentaux sur l’intérêt des normes environnementales et de la répartition des richesses. Des approches qui sont au cœur du partenariat AMAP que vous faites vivre chaque jour, vous, paysan·nes et amapien·nes. Mais nous savons qu’un changement d’échelle ne sera possible qu’avec un soutien clair et ferme des pouvoirs publics. Il a donc rappelé l’intérêt du projet de Sécurité Sociale de l’Alimentation.
A ce stade nous avons 3 messages :
- Solidarité complète avec les paysan·nes de toutes les filières, pour une rémunération juste !
Il est inconcevable que 18% des paysan·nes vivent sous le seuil de pauvreté. Même si des fermes s’en sortent, l’endettement et l’absence de rémunération concernent aussi certaines de nos fermes en AMAP ! - Rémunération des paysan·nes et normes environnementales ne s‘opposent pas !
La crise climatique et la chute de la biodiversité sont bien là. Nous savons qu’il est possible de produire dans le respect de l’environnement. Les paysan·nes doivent être bien rémunéré·es et soutenu·es dans cette démarche, plutôt qu’être mis en concurrence. - Rejoignez la grande marche de l’alimentation qui se prépare dans toute la France le 6 avril, pour témoigner de votre solidarité et pour revendiquer une alimentation locale de qualité, durable, biologique, accessible à tou·tes et rémunératrice pour les paysan·nes !
Qu’est-ce que vous pouvez faire à votre échelle, d’ici là ? Pleins de choses !
Soyons actifs, car nous sommes tous et toutes concerné·es par cette crise !
Paysan·ne·s :
- Témoignez de votre situation et de votre engagement auprès des citoyen·nes en AMAP et de notre réseau. Envoyez vos messages (texte , audio, vidéo) à Ariane : ariane@amap-idf.org
- Vous vous interrogez sur votre rémunération ? Lucie peut vous accompagner dans le calcul du prix du panier et dans votre commercialisation : lucie@amap-idf.org
- Rejoignez le mouvement des marches du 6 avril pour une alimentation locale, durable pour la santé et l’environnement, et qui soit rémunératrice pour les paysan·nes. Regroupez-vous entre ferme ou avec vos groupes et initiez une marche à côté de chez vous dans le cadre des 20 ans du Réseau. Contactez Claire : claire@amap-idf.org
Amapien·nes :
- Témoignez de votre solidarité aux paysan·nes de votre AMAP, prenez des nouvelles ! Des outils existent pour vous aider à initier un échange avec vos paysan·nes. Besoin d’appui ? Contactez Astrid : astrid@amap-idf.org
- Initiez un échange dans votre AMAP sur leurs prix et leur rémunération ! Si un·e paysan·ne ne s’en sort pas, nous pouvons l’accompagner pour recalculer le prix de son panier (la ferme peut contacter Lucie : lucie@amap-idf.org).
- Essayez de trouver de nouveaux amapien·nes, pour renforcer les fermes en sécurisant leurs débouchés.
Vous pouvez aussi discuter accessibilité alimentaire, pour que tout le monde accède à votre AMAP en proposant des prix de panier différenciés. Besoin d’appui, contactez Emilie : emilie@amap-idf.org - Rejoignez le mouvement des marches du 6 avril pour une alimentation locale, durable pour la santé et l’environnement, et qui soit rémunératrice pour les paysan·nes. Regroupez-vous entre AMAP et initiez une marche à côté de chez vous dans le cadre des 20 ans du Réseau. Contactez Claire : claire@amap-idf.org
Vous n’êtes pas amapien·ne
- Rejoignez une AMAP proche de chez vous et inscrivez-vous !
- S’inscrire en AMAP,c’est être solidaire avec les payan·ne·s
- Si vous souhaitez vous engager financièrement, mais que vous n’avez vraiment pas le temps de cuisiner… prenez des parts sociales chez Terre de liens, ou donnez à Solidarité paysans
- Et dans tous les cas… rejoignez les marches du 6 avril pour une alimentation locale, durable pour la santé et l’environnement, et qui soit rémunératrice pour les paysan·nes.
Toutes et tous :
Visionnez et partagez le documentaire « tu nourriras le Monde » en accès libre actuellement via l’association Parole de Paysans.
Amapiennement vôtre,